Le PS de plus en plus intouchable
Article SUD OUEST (sudouets.com) Vendredi 5 mars
INTENTIONS DE VOTE. Selon un sondage Ifop pour « Sud Ouest », « Midi Libre », « Centre Presse » et Sud Radio, la liste conduite par le président socialiste sortant, Martin Malvy, raflerait 40 % des suffrages au premier tour. Au second tour, en cas de duel ou de triangulaire, elle s'imposerait largement
Au premier tour ? Elle raflerait 40 % d'intentions de vote. Au second ? Ce serait un large succès dans le cas d'un duel face à l'UMP de Brigitte Barèges (65 % contre 35 %) comme dans le cadre d'une triangulaire PS-UMP-Europe Écologie (respectivement 52 %, 33 %, 15 % des intentions de vote).
« C'est l'échec annoncé »
Il n'y a pas photo. Alors que des sondages récents de différents instituts plaçaient les socialistes aux alentours de 35-37 % au premier tour, la liste du président sortant a une nouvelle fois progressé. « 40 %, c'est un chiffre vraiment important, explique Jérôme Fourquet, spécialiste des sondages à l'Ifop. Sur la dizaine de régions que nous avons sondée, c'est en Midi-Pyrénées que l'on enregistre d'ailleurs le plus d'intentions de vote pour le PS. » Martin Malvy profite d'une tendance nationale, plutôt défavorable au parti présidentiel. Et l'ancien ministre surfe également sur sa notoriété, sur une sociologie régionale électorale favorable et « sur sa capacité à rassembler au-delà des frontières de la gauche », explique Jérôme Fourquet : « L'étude montre que 15 % des personnes ayant préféré Nicolas Sarkozy lors des présidentielles seraient ainsi prêtes à voter Martin Malvy à l'occasion de ce scrutin. »
Le Front national à 9 %
La tête de liste UMP de Brigitte Barèges, du coup, est dans une situation délicate. « Elle est reléguée au second plan avec un écart considérable, reprend Jérôme Fourquet. C'est l'échec annoncé... » Alors que la député-maire de Montauban a semble-t-il connu quelques difficultés pour fédérer autour d'elle durant la campagne, ses partisans et colistiers claironnent qu'il reste encore une dizaine de jours pour renverser la tendance.
Mais le vote UMP paraît grignoté de toute part. Sur son flanc gauche par les socialistes donc. Et sur son flanc droit par le Front national qui, surprise, frise la tendance nationale (9 % des intentions de vote), dans une région qui, d'ordinaire, se montre plutôt hostile aux sirènes de l'extrême droite.
« La spécificité du sud-ouest à se montrer réfractaire à ce vote s'érode un peu, livre Jérôme Fourquet. Localement, le FN peut bénéficier d'un sentiment de ras-le-bol d'une partie de l'électorat traditionnel de l'UMP. »
Le Modem, quant à lui, troisième force politique au premier tour des présidentielles, passe la barre des 5 %. Mais il reste loin derrière le mouvement Europe Écologie qui lui succède donc sur le podium, confirmant, un poil en dessous malgré tout, son bon score aux européennes de juin dernier (lire ci-contre).
Derrière le rouleau compresseur socialiste, l'extrême gauche recueillerait quant à elle 9 % des intentions avec, en chef de file, le Front de gauche qui dépasse tout juste la précieuse barrière des 5 %. « Le candidat Christian Piquet ne semble toutefois pas en capacité de rassembler la gauche de la gauche dans la même mesure que Jean-Luc Mélenchon lors des européennes », conclut Jérôme Fourquet.
jc.galiacy@sudouest.com
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